Sur les traces de ceux qui nous ont précédés à Mouzillon
Les propriétaires
Les propriétaires ont reçu un champ, une prairie, une vigne ou un bâtiment
--> soit par héritage. Ici l'héritage se fait en part égale entre tous les enfants. C'est pour cette raison que des parcelles sont divisées à chaque génération entre les enfants. Il en résulte de toutes petites parcelles. Un regard sur les parcelles voisines peuvent conduire à identifier des liens de parenté avec les propriétaires de ces parcelles voisines. Parfois, le cadastre porte la trace de l'arbre généalogique. La mosaïque des parcelles est révélatrice des liens de parents entre les propriétaires.
--> soit par mariage. Le mariage est le moment où les deux membres du couple peuvent mettre en commun leurs propriétés. Mais c'est l'homme qui sera le chef de famille, qui sera inscrits sur le cadastre comme le propriétaire.
--> soit par acquisition. L'acquisition est le grand rêve de l'exploitant qui veut une exploitation plus viable et plus largement : c'est le rêve du Mouzillonnais. La propriété donne une sécurité à cette époque où il n'y a ni allocation, ni sécurité sociale, ni caisse de retraite.
En 1817, les propriétaires sont très nombreux à Mouzillon : 951 sont identifiés avec plus ou moins de précision. Cette identification donne une perception claire des équilibres sociaux à cette période.
Une représentation masculine
753 hommes sont cités, avec parfois leur profession et leur adresse
149 femmes sont identifiées
soit parce qu'elles sont veuves. Dans ce cas c'est le nom de famille et le prénom de leur défunt mari qui est la forme d'identification pour elles. Elles sont veuves de ...
soit parce qu'elles sont héritières et célibataires. Dans ce cas elles sont identifiées comme les hommes par le nom, par leur prénom, par leur profession et par leur adresse.
48 propriétaires sont des enfants ou des héritiers d'un homme identifié par sa profession, son nom et son adresse. Ces propriétaires sont souvent collectifs
1 propriétaire est l'hospice de Nantes
D'autres propriétaires sont des collectifs soit parce qu'il s'agit de "commun" de la commune ou de village ou parce qu'il s'agit de propriétés indivises. Les enjeux de ces propriétés ne modifient qu'à la marge l'analyse qui va suivre.
Les propriétés sont donc d'abord une affaire d'hommes.
Les lieux de résidence des propriétaires
Pour les 950 propriétaire le lieu de résidence est significatif du lien entretenu avec la propriété d'une part et avec les exploitants de cette propriété.
--> 417 propriétaires résidant à Mouzillon. Ces propriétaires exercent souvent la profession de laboureur. Ils cultivent la terre et la vigne, les parcelles qui leurs sont en propriété ou en location. Quelques uns sont identifiés comme sabotiers, maréchal-taillandier, tonnelier, marchand, meuniers, tisserands ou charpentier... mais ces activités professionnelles étaient parfois doublées par l'exploitation des parcelles dont ils avaient la propriété.
--> 533 propriétaires résident hors de Mouzillon
Pour un grand nombre de propriétaires, les parcelles détenues à Mouzillon sont de petites surfaces et proviennent d'héritage. Souvent ces parcelles de terre, de pré ou de vigne sont proposées en exploitation à un frère ou à un cousin contre le paiement d'un fermage ou contre un métayage.
Ces propriétaires exercent eux-mêmes une profession dans la commune de leur résidence : cabaretier ou aubergiste à Boussay, meunier à Boussay ou à Saint-Lumine, boucher à Chateau-Thebault, domestique à Nantes ou à Clisson, maçon, tailleur de pierre ou taillandier-forgeron à Clisson, tonnelier ou marchand au Pallet, rentier ou notaire en ville, charon à Rezé...
Les 533 propriétaires résidant hors de la commune sont aussi autant de bénéficiaires du travail effectué par les exploitants qui leur remettent un fermage ou un métayage.
Les surfaces détenues par les propriétaires résidant hors de la commune et les conséquence qui en découlent
Les 417 propriétaires résidant à Mouzillon, majoritairement exerçant la profession de "laboureur", n'ont l'autonomie de leur profession que sur une part des surfaces agricoles de la commune. Le tableau suivant est significatif.
Les exploitants ne possèdent que 26% des terres cultivables, que 31% de prairies et que 30% des vignes. Une part importante de leur travail va abonder les revenus des propriétaires qui n'exercent pas de labeur dans la commune.